En construction bâtiment, les étais sont d’une importance capitale parce qu’ils servent à maintenir et soutenir de façon provisoire une structure. Ils sont également utilisés pour sécuriser des travaux en hauteur. Ils doivent être d’une bonne résistance, peu importe le type (télescopique, poussant, à gâchette ou destinés à former une tour d’étaiement). Vous devez donc bien choisir et pour ce fait, voici quelques conseils.
De quoi est constitué un étai et quelle est sa fonction ?
Pour toute construction de maçonnerie située en hauteur, un étai est une pièce de charpente fondamentale. Il a pour but de soutenir une structure le temps nécessaire à sa consolidation. Il permet aussi de former une tour d’étaiement pour les travaux sur façade spécifiquement.
Un étai est réalisé par deux éléments principaux :
D'un côté, le tube fût soudé sur une semelle percée de quatre trous pour fixation. D’un autre côté, d'un filetage distinct (type N) ou protégé (type T) sur lequel se visse un manchon équipé de deux poignées pour le faire tourner.
Le tube également soudé sur une semelle avec quatre trous coulisse et dispose lui aussi de trous à intervalles uniformes. Ils sont destinés à recevoir la broche dans le but de régler la hauteur de l'étai.
Leurs fabrication, utilisation et marquage sont régis par la norme NF EN 1065. Cette norme doit être strictement respectée, c’est impératif.
Quels sont les principaux types d’étai disponibles ?
L'étai poussant télescopique de maçon
Le plus simple et le plus utilisé dans le BTP, c'est un étai qui est généralement peint ou galvanisé. Il est doté d’un marquage gravé vous indiquant sa classe et son extension maximum. C’est en fonction des hauteurs d'étaiement que vous pouvez choisir vos étais.
Ancré à sa base avec des chevilles et immobilisé en partie haute par boulonnage jusqu'à une hauteur de 3 m, l’étai poussant télescopique de maçon s’utilise verticalement. Utilisez une tour d'étaiement beaucoup plus ferme et sécurisante pour les hauteurs allant au-delà de 3 m.
L'étai de gros œuvre
Plus lourd que l'étai simple, l'étai de gros œuvre est renforcé au niveau de la semelle par un tube plus gros, de diamètre plus important. Ses spécificités augmentent la reprise de charge et améliorent sa stabilité dans le même temps.
L'étai lourd
Destiné aux travaux conséquents de génie civil, l'étai lourd est capable de supporter des charges pouvant aller jusqu'à 4 tonnes par unité. Les pieds sont fortifiés pour une stabilité plus élevée. Chez certains fournisseurs, il est également appelé atlas ou super atlas.
L'étai tirant poussant
Fait pour travailler en position inclinée, l'étai tirant poussant permet de maintenir des charges verticales telles que les coffrages de murs, banches, etc. Pour un bon ancrage sécurisé, il est équipé à sa base et en position haute d'un sabot stabilisateur articulé percé. En vue d’un réglage précis de l'étaiement, certains modèles sont pourvus de double filetage et double coulisse.
La tour d'étaiement
Généralement utilisée pour les gros chantiers, la tour d'étaiement se compose d'un ensemble de quatre points d'étayage ou plus. Les étais peuvent être assemblés soit en carré, soit en rectangle ou en toute autre configuration d'étaiement parce qu’ils sont solidaires deux par deux.
Pour un accès en toute sécurité du personnel opérant, les pieds sont réglables par vis puis des planchers et garde-corps peuvent compléter le maillage. Des fourches d'étaiement peuvent être placées au sommet des étais pour recevoir des madriers ou des poutrelles.
L'étai à gâchette
Pour la pose de plafonds de plaques de plâtre ou la pose de chambranles de fenêtres par exemple, l'étai télescopique à gâchette est l‘étai idéal. De nature légère, il ne supporte que des charges faibles de l'ordre de 50 kg par élément. Toutefois, il est très pratique pour travailler seul.
Existe-t-il des dispositifs de maintien ?
Pour assurer des fonctions spécifiques ou complémentaires à un ou plusieurs étais quelques dispositifs de maintien existent. On dénombre :
La fourche d'étaiement à double entrée permettant selon la disposition du chantier de consolider en partie haute de l'étai des madriers ou des poutrelles, dans le cas par exemple d'un soutien de plancher.
Pour installer un étai seul en se concentrant sur la partie haute de l'étai, le trépied simple et fixe est idéal. Il existe en modèle articulé également.
Le renfort d'étai très utile en cas d’importante charge horizontale, il complète l'étai tirant poussant dans sa fonction.
Quelles sont les classes d'étais ?
Voici quelques exemples de gamme d'étais pour un coefficient de sécurité de 1,65 conformément aux normes de sécurité en vigueur :
La classe A présente une extension de 1,6 m à 4 m avec une résistance de 2660 DaN.
La classe B présente une extension de 1,6 m à 3,5 m avec une résistance de 3100 DaN.
La classe C présente une extension de 1,6 m à 5,5 m avec une résistance de 2660 DaN.
La classe D présente une extension de 1,6 m à 5,5 m avec une résistance 2060 DaN.
La classe E présente une extension de 1,6 m à 5,5 m avec une résistance de 3090 DaN.
Notez bien que 1 DaN (décanewton, unité de mesure de force) = 1,02 kg.
En observant les classes de plus près, force est de constater que pour les catégories A, B et C la résistance diminue selon la longueur de l'étai or pour les classes D et E, la résistance de l'étai augmente.
Que dit la norme concernant les étais ?
La norme NF EN 1065 est très stricte sur les caractéristiques et la classification des étais. Pour être conforme à la norme, un étai doit obligatoirement respecter les recommandations suivantes :
Le fût et la coulisse ne doivent pas pouvoir se disloquer.
La broche de diamètre moindre 13 mm doit dépasser d’au moins 20 mm le trou percé dans le fût.
Pour garantir un bon alignement fût/coulisse, le recouvrement de la coulisse dans le fût ne peut être inférieur à 300 mm. Cette mesure doit être prise avec l'étai complètement déployé.
Une garde à la main de 100 mm est requise pour faire rentrer l’étai afin de ne pas se blesser aux mains.
Le manchon de réglage ne doit pas être capable de se désarticuler du filetage du fût.
La longueur de réglage minimale entre étai ouvert et rentré doit être supérieure à 1 m.
La norme NF EN 1065 présente 5 classes de résistance des étais, de A à F. Chaque classe possédant une forme spécifique de semelle, on peut donc le vérifier visuellement. Un étai est identifié selon 3 critères : sa classe, son extension maximum et son type de filetage (protégé ou apparent). Comme marquage typique : B-40-T est par exemple un étai de classe B, de longueur d’extension maximale de 40 cm, et enfin de type de filetage T.
Quant à la protection contre la corrosion des étais, elle est classée de F1 à F5 avec un niveau de protection croissant qui part de la peinture simple à la galvanisation à chaud.
Quelques consignes de sécurité à respecter et entretien à effectuer
Il est capital de maintenir ce type de matériel en parfait état pour éviter des imprévus désagréables. Un lavage rapide aussitôt démonté est très recommandé pour éviter les risques d’encrassement.
Une vérification périodiquement des étais est nécessaires de même un étai tordu ne doit aucunement être redressé, mais remplacé et en cas de brisure évitez de ressouder.
Nombreux sont les accidents dus au non-respect de précautions et de procédures de mise en place. La conception d'un étaiement est une procédure complexe qui doit être réalisée par un professionnel compétent en la matière. Ne vous engagez, sous aucun prétexte, si vous n’êtes pas compétent.
Enfin avant de vous mettre au travail, pensez à votre protection. Veuillez porter les équipements de protection individuelle (EPI) nécessaires tels que : des gants, un casque, des lunettes de protection et un cache-nez spécialement conçu pour les chantiers.
Comment réussir la disposition des étais ?
Aujourd’hui dans le domaine de la construction, beaucoup d’accidents corporels, parfois mortels sont dus à l’effondrement d’étais. Pour l’installation des étais, il faut donc un véritable savoir-faire et des compétences professionnelles. La pose des étais se fait constamment du bas vers haut quand le bâti est à étages.
Les étais étant soumis à de fortes pressions, le calcul des charges est un point fondamental dans l’installation. Leur pose se fait suivant la charge à supporter et de la hauteur de l'étaiement. Si la charge dépasse 10 kg pour des hauteurs d’étaiement comprises entre 1,70 et 2, 90 mètres, il est recommandé d'élever des tours d’étaiement.
Pour plus de sécurité, le calcul des charges doit prendre en compte le béton armé, le matériel, les engins, les coffrages, la résistance du sol et le poids des employés intervenant sur le chantier. Pour mettre en place un étaiement, il faut nécessairement respecter 6 points essentiels : calculer les charges, déterminer la portance du sol d’appui, le choix du matériel, savoir réaliser un excellent plan de l’étaiement, contrôler le bon suivi tout au long des travaux et enfin honorer le temps de prise avant le démontage des étais.
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